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Pourquoi faire un état des lieux du couple avant l’ouverture ?

Cet article est associé à l’outil Etat des lieux du couple. Tous les outils du parcours thématique On ouvre, on n’ouvre pas sont à retrouver ici.

Sortir du modèle monogame n’est pas anodin. Même quand l’idée fait sens, même quand l’envie est là, même quand l’amour est présent. Ce n’est pas un simple détail logistique à ajuster : c’est un changement de cadre, de récits, de repères. Et dans un lien déjà existant, ça peut réveiller bien plus que prévu.

Il peut être tentant d’ouvrir son couple sans vraiment prendre le temps de regarder où en est le lien. Mais parfois, le terrain est trop instable. Parfois, ce n’est pas une avancée… mais une fuite.

Et parfois, au contraire, on découvre une solidité inattendue, une curiosité vivante, une liberté qui aligne. L’ouverture peut être une expansion, un retour à soi.

Alors avant de se lancer, il vaut peut-être la peine de faire un arrêt sur image. Non pas pour chercher une validation extérieure, mais pour sentir : est-ce fertile, ou fragile ? Est-ce que le moment est juste ?


L’ouverture confronte à l’inattendu

Même en ayant beaucoup réfléchi, on entre dans un espace moins balisé. La culture dominante offre peu de récits sur ce qui se passe après le choix de l’ouverture. L’exclusivité, elle, est scénarisée. L’ouverture, non.

On pense qu’on va souffrir — et ce n’est pas si dur. On pense que ça va aller — et on vacille. Certaines émotions surgissent là où on ne les attendait pas. Et d’autres, redoutées, ne viennent jamais.

C’est précisément parce que l’ouverture déplace les repères que le lien a besoin d’appuis solides. Sans ces appuis, chaque mouvement devient une menace. Avec eux, même le trouble peut devenir un point de croissance.


Pourquoi cette idée d’ouverture ?

Certaines envies d’ouverture naissent d’un désir d’alignement. D’autres, d’un malaise, d’une fatigue, d’une envie de réanimation.

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise raison. Mais il est utile de clarifier ce qui anime cette volonté : est-ce une quête sincère, ou un contournement ? Un choix, ou une pression ? Un désir partagé, ou une tension déséquilibrée ?

Ces questions peuvent se poser seul·e, mais aussi à deux. Parce que la qualité de l’échange sur le sujet dit déjà quelque chose du lien. Un couple solide peut se fragiliser dans une ouverture mal préparée. Un couple en transformation peut s’y renforcer.


Ce qu’on imagine, et ce qu’on ressent vraiment

L’idée d’ouverture arrive rarement sur un terrain neutre. Elle porte des images, des promesses : retrouver du désir, respirer, se reconnecter à soi, explorer ses fantasmes…

Mais entre l’idée et le vécu, il y a parfois un monde. On se croit prêt·e… et surgit une jalousie violente. On pense qu’on va exploser… et on découvre une légèreté. On ne sait pas tant qu’on n’y est pas.

Ce décalage n’est pas un échec. Il est normal. Et souvent, il révèle les couches invisibles : croyances, blessures, attentes inconscientes. C’est là que la lucidité peut naître, si on ose regarder vraiment.


Ce qu’on cherche, et ce qu’on fuit (parfois)

Les motivations sont souvent complexes. Il y a du désir, peut-être de la fatigue. De l’envie sincère, et des choses qu’on préférerait ne pas voir.

Le problème n’est pas dans ce mélange. Le problème peut se poser si on n’ose pas le regarder. Quand l’un·e traîne les pieds et que l’autre fonce. Quand on veut surtout éviter de parler de ce qui coince.

Dire les choses, même bancales, permet souvent de prendre une vraie décision. Pas une réaction à l’inconfort. Un choix.


Les appuis qui rendent l’expérience vivable

Il n’y a pas besoin d’être un couple parfait. Mais certains socles rendent l’ouverture plus fluide. Sans eux, ça peut déraper. Pas parce qu’on a mal fait. Mais parce que le lien était trop tendu.

Trois piliers sont à explorer :

  • La communication : pouvoir parler sans accuser, entendre un « non » sans s’effondrer, revenir au lien même quand ça gratte.
  • La présence relationnelle : sentir une disponibilité mutuelle, une envie de se comprendre, même dans la différence.
  • L’acceptation de l’autre : accueillir ses désirs, ses réactions, sans les contrôler ni les minimiser.
  • la connaissance de soi : ses limites, incertitudes, forces et fragilités

Ces piliers ne garantissent rien. Mais leur absence rend tout plus fragile. Ce n’est pas grave de voir qu’il manque quelque chose. Ce qui compte, c’est de le nommer, et peut-être de le renforcer, avant de s’exposer à plus grand.


Ce qu’on découvre en chemin

L’ouverture confronte au réel. Parfois on est surpris·e de tenir bon. Parfois on est traversé·e, débordé·e. Il n’y a pas de scénario universel.

Ce qui fait la différence, ce n’est pas ce qui arrive. C’est ce qu’on peut en faire. Est-ce qu’on peut parler ? Réajuster ? Prendre soin ? Ou est-ce qu’on referme tout en silence et laisse la distance s’installer ?

L’ouverture devient croissance quand elle s’accompagne d’un espace où déposer ce qui surgit. Sinon, elle crée du repli.


Et si ce n’était pas le bon moment ?

Il y a des moments où différer est plus sage que foncer. Pas parce qu’on a peur. Mais parce que ce n’est pas encore mûr.

Ce n’est pas un échec de ralentir. C’est un signe de respect pour le lien. De responsabilité. Et parfois, le début d’une ouverture plus féconde.

Certaines questions méritent d’être posées :

  • Est-ce qu’on partage une vision ou est-ce que l’un·e s’adapte ?
  • Est-ce qu’on s’écoute encore, ou est-ce que le projet est une fuite en avant ?
  • Est-ce qu’il manque des bases qu’on pourrait d’abord consolider ?
  • Est-ce joyeux ou… terrifiant ?

Conclusion

Faire un état des lieux, ce n’est pas ralentir l’ouverture. C’est poser une base. C’est ouvrir autrement : à partir de soi, de l’autre, du lien. C’est prendre le temps de fonder un accord juste, vrai pour tous les partenaires. En en parlant.

Ce que vous vivez mérite mieux qu’un saut dans le vide. Et parfois, prendre le temps de regarder là où on est, c’est déjà faire un pas vers ce qu’on veut construire.

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