Créativité Relationnelle : un art de vivre les liens hors des modèles
Et s’il ne s’agissait pas de sauver son couple, ni de trouver la bonne personne, mais de créer une manière d’être en lien qui ait du sens ? La Créativité Relationnelle n’est pas un mode d’emploi. C’est une proposition radicale : reprendre la main sur nos liens.
Un nom étrange, une intuition forte
Un nom étrange, une intuition forte
Quand on entend “créativité relationnelle”, on pense souvent à une méthode d’impro, à du coaching positif, à une variante du développement personnel. Rien de tout cela. Ou alors, tout à la fois — mais déplacé ailleurs.
La Créativité Relationnelle est née d’un constat empirique, clinique, existentiel : les modèles relationnels classiques ne suffisent plus à dire la complexité de nos vies. Ni la monogamie standard, ni la polyamorie dogmatique, ni les catégories sexuelles, ni les scripts familiaux n’arrivent à contenir ce que les personnes vivent réellement.
Alors plutôt que d’en chercher de nouveaux… et si on changeait de cadre ?
Changer de paradigme : du modèle au vivant
La plupart des discours sur les relations (livres, thérapies, injonctions sociales) reposent sur une logique binaire : tu réussis ou tu rates. Tu es fidèle ou tu ne l’es pas. Tu dis tout ou tu trahis. Tu règles ou tu flottes.
La Créativité Relationnelle propose une bascule :
→ ne plus chercher le bon modèle,
→ mais apprendre à créer un lien à sa mesure, ajustable, incarné, singulier.
C’est un art du lien comme œuvre vivante, pas comme norme à suivre.
Ni modèle, ni chaos : un cadre vivant
Créer sa relation ne veut pas dire s’inventer sans limite. C’est là toute la nuance. La Créativité Relationnelle s’appuie sur une grammaire souple — pacte vivant, valeurs, règles, coajustement, territoires, cycles, lucidité — pour offrir des points d’ancrage sans imposer de forme unique.
Elle permet :
- de partir de soi, mais sans s’y enfermer ;
- de composer à deux (ou plus) dans une logique d’altérité réelle ;
- de penser le lien dans sa durée, ses seuils, ses silences, ses bascules.
Ce n’est pas un espace vide. C’est un terrain d’expérimentation avec des repères solides — mais choisis.
Une posture, pas une technique
Être en Créativité Relationnelle, ce n’est pas cocher des cases. C’est cultiver une posture de :
- lucidité (voir sans fuir),
- responsabilité (oser dire, oser entendre),
- singularité (faire lien sans se fondre),
- adaptabilité (ajuster sans se trahir).
C’est se considérer comme co-auteur·e du lien. Et non comme exécutant·e d’un rôle hérité.
Pourquoi c’est un concept de transformation
Ce n’est pas juste une vision intime. C’est une lecture politique, sociale, systémique :
- qui interroge les normes de genre, de sexualité, de couple, de famille ;
- qui refuse les scripts relationnels par défaut ;
- qui rend possible la cohabitation entre liberté et fidélité, entre changement et engagement.
La Créativité Relationnelle, c’est un acte d’émancipation — ni cynique, ni naïf — qui assume que les relations ne sont pas données, mais construites. Et que cette construction peut devenir un espace de puissance, pas de survie.
Conclusion
La Créativité Relationnelle n’est pas un label, un dogme ou un outil. C’est un appel :
à reprendre la main sur nos liens,
à désapprendre ce qui enferme,
à créer du sens plutôt que chercher une forme.
C’est un art d’habiter le lien — pas de le consommer.
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